Interdire la chasse le dimanche en France : un mythe ?

Depuis quelques années déjà, des voix s’élèvent pour que la chasse soit interdite le dimanche. Même dans les plus hautes sphères étatiques, l’idée commence à être entendue et bien perçue par quelques responsables politiques. Au jour d’aujourd’hui, et face aux maux de la société dans laquelle nous vivons, j’ai bien peur que ce projet, aussi saugrenu et irresponsable soit-il, ne devienne réalité. Pas à court terme, bien évidemment, mais dans quelques années. On en reparlera le moment venu 🙂 Cet article n’engage que moi, et je vous invite à débattre et à partager vos idées là dessus dans les commentaires. Voici donc pourquoi, à mon sens, l’idée d’une interdiction de la chasse le dimanche (voire même d’un autre jour de la semaine) n’est pas à prendre à la légère. Un seul mot d’ordre : la mobilisation. Ne laissons pas les générations futures nous accuser de n’avoir rien fait pour empêcher cela.

L’idée de ce billet m’est venue en lisant un article sur le site de La Républiques des Pyrénées, relayant une information selon laquelle, d’après un sondage Ifop réalisé du 4 au 7 janvier dernier et commandé par l’association « Dimanche sans chasse », près de 79% de la population française serait favorable à ce que le dimanche devienne un jour non chassé. Inutile de vous dire que mon sang n’a fait qu’un tour en lisant cela. Alors je me suis creusé la tête, et j’ai essayé de comprendre pourquoi. Pourquoi ce chiffre si élevé ? Pourquoi un tel « désamour », que dis-je, un tel désaveu, quant à la pratique de la chasse ? Je vous livre ici mes réflexions.

Chaque semaine, des millions de français attendent avec impatience le weekend pour se détendre, se reposer, faire du sport, assouvir leur passion. C’est le cas de la majorité des chasseurs, mais aussi des citoyens lambdas qui profitent de ces deux jours de repos pour se promener dans les bois, partir à la cueillette de champignons, courir, faire du vélo, etc… D’ailleurs, l’activité « running » connait un véritable boom en France depuis quelques temps. Bon nombre de ses adeptes enfilent désormais vestes, pantalons et chaussures de sport le weekend pour aller suer des kilomètres durant. Du lundi au vendredi, difficile d’échapper aux contraintes quotidiennes, tant d’un point de vue familial que salarié. Le weekend reste donc synonyme de détente pour l’ensemble de la population, que l’on soit chasseur ou non. Mon idée est que les gens ne supportent plus l’idée de s’empêcher d’aller se promener dans les bois et forêts communales, sous couvert du fait qu’une partie de chasse ou une battue est en cours. Et ils le font savoir !

Second point, les accidents. Les accidents de chasse sont constamment relayés par les médias (tv, sites web, radio, blogs), ce qui décrédibilise toujours un peu plus notre image auprès du grand public, bien qu’il « est important de noter que la tendance à la baisse des accidents mortels se poursuit cette année encore » pour la saison 2014-2015 (source : oncfs.gouv.fr), et que les organismes et fédérations effectuent chaque année un travail incroyable et remarquable à ce sujet : prévention, réunions sécurité, communication, formations… Il est évident que chaque accident est un accident de trop, mais le risque zéro n’existe pas, et ce dans n’importe quelle activité. Saviez-vous d’ailleurs qu’il y a bien plus de risque d’avoir un accident à la montagne que quand on chasse ? Le problème, en réalité, c’est que les médias ont véhiculé et continuent de véhiculer le fait qu’il est devenu dangereux pour un simple promeneur de se balader en forêt, surtout lorsque des parties de chasse y ont lieu (alors que, rappelons-le, chaque battue est signalée par des panneaux visibles de tous). Ici, c’est cette peur, véhiculée volontairement ou non, qui cause du tord au monde cynégétique. Pourquoi est-ce que les accidents font toujours les gros titres des journaux ? Pourquoi ne pas parler des centaines de milliers de parties de chasse qui ont lieu chaque weekend en France et qui ne causent aucun problème ? Car cela n’intéresse personne, de toute évidence.

Un des troisième point qui me vient à l’esprit pour penser que la chasse sera un jour interdite le dimanche en Hexagone est que les effectifs de chasseurs ont considérablement baissé en l’espace de 30 ans, passant d’environ 2 400 000 dans les années 1975 à un peu plus d’1 million dans les années 2010. Bien que les jeunes soient de plus en plus nombreux à passer leur permis, ces derniers ne compensent toujours pas le départ et l’arrêt des « anciens ». Et nos opposants, ou tout du moins ceux qui souhaiteraient qu’au moins un jour dans la semaine soit une journée non chassée, profitent et utilisent cet état de fait. Leur argument : le nombre de chasseurs par rapport au reste de la population est dérisoire. A contrario, et comme je l’ai expliqué précédemment, les activités en plein air et de running ne cessent de faire des émules…

Autre élément incontestable, la ville grignote de jour en jour nos belles campagnes. Les promoteurs immobiliers cherchent sans cesse de nouveaux espaces qui pourront accueillir leurs constructions (chaque année, des centaines de milliers d’hectares de nature sont rayés de la carte par des immeubles, des lotissements et des maisons individuelles), et les populations urbaines souhaitent autant que possible disposer du calme de la campagne que de l’attractivité des villes non loin. De fait, notre héritage séculaire qui faisait la part belle à l’agriculture, à l’élevage et au monde paysan en général jusque dans les années 50-60, se consume peu à peu, et avec lui, son esprit. Une des conséquences flagrantes étant la valeur actuelle donnée à la cause animale : plus personne ou presque, parmi cette population urbaine repliée sur soi même et consumériste à outrance, n’accepte l’idée de la mort animale. Un paradoxe, quand on sait que la population mondiale à récemment dépassé les 7,3 milliards d’individus, et que la nourriture industrielle est devenue indispensable pour nous nourrir. J’en veux aussi pour preuve, ce projet de loi adopté le 28 janvier 2015 instaurant que les animaux sont désormais des êtres vivants doués de sensibilité.. L’animal serait-il devenu plus important qu’une vie humaine ?

Cinquième élément à prendre en compte, et non des moindres, le lobbying et la pression qu’exercent actuellement des centaines d’associations (l’Aspas en tête) sur nos dirigeants, via des pétitions lancées à tout va, notamment, et des parallèles effectués avec quelques uns des pays voisins comme l’Angleterre, ayant interdit la chasse le dimanche depuis de nombreuses décennies sur certaines espèces.

Je souhaite de tout mon coeur que ce jour où la chasse sera interdite le dimanche n’arrivera jamais. Mais malheureusement, de forts doutes m’envahissent pour les années à venir, énumérés en partie ci-dessus. Ira-t-on un jour interdire aux voitures de circuler sur les routes pour éviter les accidents ? J’en doute. Alors, amis chasseurs, chasseresses, mobilisez-vous et partagez cet article autant que possible autour de vous. Chasser est un droit, notre passion, notre raison de vivre. Ce jour n’arrivera pas de si tôt tant que nous serons tous unis !

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