L’agrainage, où comment attirer le gibier

agrainoir en forêt

Chaque chasseur a une idée plus ou moins vague de ce que signifie l’agrainage. Alors, pour dissiper tout doute et faire un point sur la législation en vigueur à ce sujet, commençons par voir exactement ce que recouvre ce terme.

L’agrainage du gibier : un acte de chasse

L’agrainage est une pratique répandue qui consiste à attirer le gibier en le nourrissant dans son environnement. Cet acte cynégétique vise principalement les oiseaux (faisans, perdrix, palombes…) ainsi que les cervidés et les sangliers. La nourriture déposée est essentiellement composée de grains (maïs, blé), de pommes et de fourrage, dispersés au sol. Des agrainoirs, souvent fabriqués à l’aide de bidons en plastique et protégés de la pluie, peuvent également être mis à disposition des animaux.

Plusieurs raisons expliquent cette pratique. Premièrement, sur certains territoires, et face à la modernisation du monde rural, le gibier n’arrive plus à trouver les conditions naturelles nécessaires à son évolution (problèmes climatiques, problèmes liés aux travaux agricoles contemporains qui détruisent les nidifications et les populations de jeunes, prédateurs naturels non chassés de plus en plus nombreux – notamment pour le petit gibier – …etc). En second lieu, l’agrainage favorise la fixation d’animaux sur un espace donné. Cela encourage ainsi leur reproduction et le repeuplement. L’agrainage peut aussi servir à attirer le gibier pour faciliter le tir (on parle ici d’agrainage pour le tir, mais cette méthode n’est pas forcément recommandée). Enfin, l’agrainage sert à prévenir et à limiter les dommages qui pourraient être causés sur les récoltes agricoles (là, on incite surtout le sanglier à se nourrir en points fixes plutôt que sur les terres exploitées par l’homme). Dans certains cas toutefois, cette dernière méthode peut se révéler contre-productrice : les bêtes noires, habituées à consommer un certain type de condiments, pourraient être tentées de se nourrir par elles-mêmes sur d’autres zones ; de plus, une surpopulation amènerait également des déplacements importants sur d’autres secteurs.

Une pratique encadrée par la loi

Juridiquement, l’agrainage est une pratique réglementée : l’article L.425-5 du Code de l’Environnement précise que « l’agrainage et l’effarouchement sont autorisés dans les conditions définies par le schéma départemental de gestion cynégétique ». [Autrement dit], le SDGC mis en place dans chaque département rédigé par la Fédération départementale des Chasseurs, et approuvé par le préfet, [encadre] les pratiques locales de l’agrainage. A noter que des conventions spéciales peuvent être mises en place entre les FDC et les gestionnaires des territoires de chasse. Dès lors, en l’absence de prescriptions singulières au sein d’un SDGC, l’agrainage n’est pas autorisé.

Dans le cas où les indications fixées ne seraient pas respectées, et ou, pire, du tir à l’agrainée serait constaté, sachez que vous vous exposez, ainsi que le détenteur du droit de chasse, à des amendes. A bon entendeur… !!

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