La vénerie sous terre : un mode de chasse peu connu

 

Chasser sous terre est une pratique qui, de par son côté historique, ses traditions et le côté « noble » tels que la décrivaient certains auteurs du 16è et 17è siècle, fait incontestablement partie du patrimoine cynégétique français. D’aucuns la qualifient de déterrage, alors que d’autres préfèrent le terme de vénerie sous terre. Mais la finalité reste la même : confier à des chiens réunis en meute le soin de soustraire l’animal à son environnement naturel. En ce sens, en Hexagone, le déterrage du blaireau et de maître goupil s’y prête volontiers. Mais en quoi cela consiste vraiment ? Y’a t-il des règles à respecter ? Eléments de réponse dans cet article, le premier d’une série consacrée à ce mode de chasse encore assez méconnu.

Les autorisations administratives nécessaires à la pratique du déterrage

 

Quand on sait que le blaireau est à l’origine de nombreuses nuisances agricoles (pour ne pas parler de dégâts), on comprend mieux pourquoi le déterrage s’avère être un « mode de chasse et de capture efficace pour maintenir les populations en adéquation avec leur milieu et les activités humaines ». Nuisibles (le renard occasionnant aussi des dommages sur les populations de petits gibiers, notamment), ces animaux dont les terriers se trouvent parfois à plusieurs mètres sous la surface du sol sont l’objet de toutes les attentions de la part des déterreurs. Mais attention, n’allez pas croire que cette activité est dénuée de règles, bien au contraire !

Une équipe de déterreurs dans un champ

Pour pouvoir chasser en vénerie sous terre, un maître d’équipage doit être titulaire du permis de chasser validé pour le département sur lequel il opère, détenir un certificat de vénerie délivré par l’Association Française des Equipages de Vénerie Sous Terre, et avoir en sa possession une attestation de meute délivrée par la DDT ou DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer). A noter d’ailleurs que ce certificat de vénerie est délivré par l’AFEVST au niveau national, après avis du délégué départemental portant notamment sur les moyens (chiens et équipements), sur les savoir-faire du demandeur et sur le respect des règles et de la charte établie par l’association.

Une activité qui se doit de concilier respect, éthique et préservation de l’environnement

 

Il est donc important de comprendre que les veneurs sous terre sont soumis à une réglementation stricte. De plus, ces derniers ont implicitement le devoir de mieux faire connaitre cette pratique et de la préférer à toutes autres méthodes chimiques ou mécaniques incompatibles avec une vision écologique du respect de l’environnement. Concrètement, les veneurs ont pour mission de mettre en place des actions de déterrage de telle manière à ce que les troubles pour la faune et la flore environnante soient les plus faibles possibles. Dans les faits, les terriers creusés par la main de l’homme (uniquement à l’aide de pelles, pioches et/ou barres à mine) doivent toujours être rebouchés après l’acte de chasse, de telle manière à ce qu’ils puissent accueillir de nouveaux animaux par la suite. Ainsi, tout animal chassé par ce biais doit toujours inspirer le plus grand respect. Tout outil pouvant entrainer une quelconque blessure lors de sa prise est strictement prohibé : obligation si besoin d’utiliser des pinces non vulnérantes, et obligation de « servir » rapidement et proprement.

En France, le déterrage peut se pratiquer du 15 septembre au 15 janvier de l’année suivante (dès lors, durant la période de chasse courante). Toutefois, en ce qui concerne la vénerie sous terre du blaireau, son déterrage peut être prolongé par décision préfectorale si la situation l’exige. A noter aussi qu’en dehors de la période de chasse « traditionnelle », le ragondin et maître goupil pourront être déterrés s’ils ont fait l’objet d’une classification en tant que nuisibles. Dans un prochain article, j’aborderai avec vous le travail en lui même des terrassiers dans une action de déterrage, puis on parlera aussi du rôle central que tient le chien dans cette pratique.

Et vous, pratiquez-vous la vénerie sous terre ? Envisagez-vous de créer une meute prochainement ? Comment jugez-vous cette pratique ? J’attends vos réponses dans les commentaires.

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