Feliew, la passion de la chasse en images

Voilà quelques jours maintenant que nous sommes passés en 2017, l’occasion pour moi de vous souhaiter une très bonne année, pleine de joie et de beaux moments cynégétiques. Personnellement, j’ai pris pour résolution de publier davantage d’articles sur le site, même si je sais que le temps me manque souvent pour écrire sur tout ce dont j’aurais envie. J’ai aussi décidé de me consacrer plus encore à ma chaîne Youtube (en stand by, il faut l’avouer, depuis plus d’un an). J’essaierai de vous proposer des vidéos assez régulièrement, notamment de chasse à la palombe à l’affût comme vous vous en doutez.

Je ne pouvais commencer cette nouvelle année sans un « papier » digne de ce nom, c’est pourquoi j’ai proposé à Feliew de venir se présenter sur mon site. L’occasion pour lui de se dévoiler davantage, et pour vous chers internautes d’en apprendre un peu plus sur ce célèbre youtubeur chasseur.

De la naissance de la chaine de Feliew au succès

En effet, en tant que chasseur amateur de vidéos, vous n’avez très certainement pas pu passer à côté de la chaîne Youtube de Feliew, lancée il y a plus de 7 ans maintenant. Un chasseur partageant ses exploits sur une plateforme audiovisuelle, il fallait oser à l’époque ! Ce vosgien d’adoption fût d’ailleurs le premier en France à se lancer. Mais, me dit-il, « je dois néanmoins avouer qu’à la base, ce n’était que pour partager mes scènes de chasse avec mon père resté dans le Sud ».

Feliew chasse avec son père

Et, petit à petit, l’intérêt et l’engouement autour de Feliew ont trouvé écho, à la grande surprise de notre nemrod. Désormais, le temps de visionnage cumulé de ses vidéos dépasse 40 ans, incroyable ! La qualité de ses films, des angles originaux, l’utilisation de drones et de stabilisateurs, des scènes diversifiées alliant pédagogie (analyses de tirs) et technique (tests de matériel), humour… voilà les raisons de son succès.

« J’échange beaucoup avec mes abonnés » m’indique Feliew. « Par mes vidéos, j’essaie de retranscrire mes émotions et de mettre en avant les magnifiques paysages que je traverse au fil des saisons; d’ailleurs, la création d’un film me prends énormément de temps, plus de 30 heures en général; alors, quand j’en partage le résultat final sur le web et que je vois que des milliers de vues sont faîtes en l’espace de quelques heures, j’en suis ravi ». Le travail paie comme on dit. Preuve en est, des marques à l’instar de Studiosport (pour le matériel vidéo) et Sauer (le fabricant d’armes à feu allemand) se sont engagées auprès de lui. Et c’est mérité, tant par la qualité des vidéos proposées que par les valeurs éthiques et sécuritaires qu’il défend.

La chasse : un mode de vie, une passion pour Philippe

Originaire du Sud de la France comme moi, Feliew s’est installé dans les Vosges depuis près de 8 ans. De son vrai nom Philippe, voilà 19 ans que, saison après saison, cet ingénieur agronome valide son permis de chasse. Il m’avoue cependant : « j’ai l’impression d’avoir toujours chassé, en accompagnant famille et amis depuis que je suis gosse; je suis un fou de chasse, je chasse tout, partout et tout le temps ». Un véritable chasseur éclectique en somme. « De la régulation des cormorans à celle des corvidés, en passant par l’approche des brocards à l’arc, la chasse au canard, les battues grand gibier et les sorties aux bécasses, perdrix, faisans ou lièvres, ma saison est bien remplie » me lâche-t-il.

« La chasse est pour moi un des derniers espace de liberté que beaucoup tentent malheureusement de restreindre ». A ces mots que prononcent Feliew, je ne peux qu’acquiescer. Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’ailleurs de mon article dans lequel j’annonçais que la chasse serait bientôt interdite le dimanche… « Pourtant, l’activité cynégétique est la seule ou presque (avec la pêche) où l’on fait tout de A à Z, depuis la gestion de son territoire et le dressage de ses chiens jusqu’à la dégustation du gibier prélevé en passant par le goût de l’effort, l’amour de la nature, le partage d’émotions vraies… » indique Philippe.

En bon sudiste qu’il est, notre chasseur youtubeur aime retourner à la source, dans la chasse qu’il a toujours pratiqué pour courir les vignes en compagnie de son père et des chiens. « Extrêmement curieux, j’aime découvrir de nouvelles traditions, d’autres cultures locales, de nouveaux territoires de chasse… ». En bon chasseur globe trotter, Feliew m’avoue qu’il a ainsi pu, grâce à sa rubrique J’irais chasser chez vous, chasser les palombes aux cols, les limicoles près de la baie de Somme, le mouflon dans le Caroux, la grouse en Ecosse.. Le chanceux !!

Feliew pose devant un sanglier et avec son chien

« Rien ne me fait sentir aussi vivant que quand je pars à la chasse. Je suis dans mon élément, chaque organe de mon corps est en adéquation avec mon esprit, je me sens à ma place, celle que l’homme moderne refuse désormais d’accepter voire de concevoir alors qu’il est l’héritage même de la sélection des meilleurs chasseurs depuis la nuit des temps… Tant pis pour ceux qui ne le conçoivent pas de cette façon, ils passent à côté de beaucoup de choses ».

Gioia, un compagnon de chasse parti trop tôt

Au moment d’aborder son meilleur et son pire souvenir à la chasse, notre nemrod me confie qu’il ne peut qu’évoquer sa fidèle braque allemand : « chasser avec Gioia était un véritable bonheur; ma chienne m’a donné tant de plaisir, de bonheur et de fierté… quand je repense à ces instants, je me dit que j’ai eu énormément de chance d’avoir eu cette partenaire, mais en même temps je regrette de l’avoir perdu si jeune; la vie nous a injustement séparé, et ces scènes où nous n’étions rien l’un sans l’autre resteront à jamais gravées dans ma mémoire… un canard décroché un soir de passée, brillamment rapporté d’une rivière froide et mouvementée, ou un beau coup de fusil pour récompenser ses magnifiques arrêts qu’elle semblait m’offrir avec une générosité sans limite. »

Réflexions autour de la place de la chasse dans le monde actuel

Quant à sa vision de la femme à la chasse, elle est très simple et je le partage entièrement : « on en côtoie de plus en plus et elles apportent beaucoup à la chasse » me souffle Philippe. Autant dire que l’image du chasseur bien portant et moustachu ne sera bientôt plus qu’un cliché 🙂 Il arrive à notre youtubeur de rencontrer régulièrement quelques vraies passionnées, aussi impressionnantes derrière une carabine qu’élégantes en tenue de diane. Par contre, « j’avoue être un peu décontenancé par leur récent succès sur les réseaux sociaux : je connais et j’apprécie de nombreuses chasseresses qui ont des statistiques époustouflantes sur la toile mais je ne suis pas persuadé pour certaines (et je prends des pincettes) que leur célébrité soit le fruit de leurs compétences et de leur investissement dans le domaine cynégétique….et j’avoue m’amuser à lire les commentaires de certains chasseurs, dont la pertinence en terme de niveau de vol rappelle plus celui du perdreau rasant que celui d’une sarcelle en migration hors de portée ». Tout en image ce Feliew !

Feliew avec son chien de chasse

Le climat actuel fait que certains chasseurs en arrivent à être gênés d’avouer leurs pratiques. C’est un fait. Est-ce compréhensible ? Feliew a une idée bien précise à ce sujet : « on devrait tous être fier de pratiquer ce loisir cynégétique, mais je comprends que beaucoup se taisent pour éviter le conflit ou les débats sans fin; c’est en effet une passion dure à justifier, tout simplement car on ne devrait pas à avoir à le faire; lorsque l’on connait un minimum l’histoire (et la préhistoire !), il me semble que ce serait plus à ceux qui nous critiquent de nous expliquer pourquoi ils ne chassent plus non ? ». L’urbanisation, la prise en compte du bien-être animal.. ces phénomènes écartent l’homme du prédateur qu’il a toujours été. « La société s’est aseptisée, la mort est devenue taboue, le sang fait peur, l’hypocrisie est la règle ». Preuve en est, on délègue aux abattoirs la mort à la chaine d’animaux d’élevages pour nourrir tous ces donneurs de leçons qui condamnent les prélèvements pourtant respectueux de ceux qui ont su rester des prédateurs assumés. A méditer.

Un mot pour terminer peut-être Feliew ? « Oui, à la question qui m’est fréquemment posée : comment as-tu fait pour devenir connu, je réponds toujours : en ne cherchant pas à l’être… ». Et pour cause, « je suis intimement convaincu que la passion et le plaisir de partager doivent rester LA source de motivation ».

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