Browning, c’est l’histoire d’un génie qui a bouleversé le monde des armes durant la Révolution Industrielle. C’est l’histoire d’une alliance improbable entre un inventeur américain et une société belge. C’est l’histoire d’une entreprise wallonne qui a su allier son expertise locale à celle d’un inventeur venu des Etats-Unis. Et je vais vous la conter ici.
John Moses Browning : un fabricant d’armes à feu de génie
« Ogden est une petite ville de 80000 habitants située au nord de Salt Lake City aux Etats-Unis. C’est ici qu’est basé depuis 100 ans, le célèbre fabricant d’armes américain Browning, du nom de son fondateur. Une institution dans la région, qui fait la fierté des habitués des centres de tirs. A l’entrée du siège, un drapeau noir/jaune/rouge vient rappeler ce que beaucoup d’américains ignorent pourtant : l’entreprise Browning est 100% belge ».
« Pour comprendre l’histoire commune qui lie Browning à la Belgique, il faut se replonger au 19ème siècle. A l’époque, la Wallonie devient la deuxième puissance industrielle mondiale. Liège et sa région sont en plein essor. La cité est en effet animée par un fleuve, la Meuse, et c’est autour de ce fleuve que va se développer dans un premier temps le commerce, puis l’industrie liégeoise, avec en amont la ville de Herstan, haut lieu de la métallurgie et de la mécanique fine de précision ».
« Le royaume de Belgique est encore un jeune Etat. Sa nouvelle armée doit se doter de 150000 fusils. Elle se tourne donc naturellement vers la région liégeoise, à la pointe dans l’industrie mécanique et l’armurerie. Durant tout le 19ème siècle, l’armurerie liégeoise prise dans sa globalité est le leader mondial point de vue arme, notamment parce que la main d’œuvre et les ouvriers sont extrêmement qualifiés, mais surtout car chacun est spécialisé dans la fabrication d’un morceau de l’arme ».
« De l’autre côté de l’Atlantique, une autre puissance industrielle, l’Amérique, est en plein essor. C’est l’époque de la conquête de l’Ouest, symbolisée par la figure mythique de Buffalo Bill. Son arme fétiche est une carabine Winchester, dont le modèle a été conçu par un jeune inventeur du nom de John Moses Browning. Ce dernier, autodidacte, se fait un nom, jusqu’au jour où un des employés de la firme Winchester vient le voir puis rapporte cette carabine à son patron, Mr Bennett. Et c’est de là que naîtra l’association Winchester/Browning ».
Comment la Belgique et les Etats-Unis ont participé au succès des armes Browning ?
« John Moses Browning a grandi à Ogden dans l’Utah, région où s’est réfugiée sa famille qui a fui les persécutions religieuses contre les mormons. Enfant, il se distingue déjà par son génie et son inventivité. En effet, très vite il comprend que l’école n’est pas faîte pour lui. Il préfère au contraire passer son temps dans l’atelier d’armurerie de son père, où il montre un grand intérêt pour les armes. En trois mois, il en fabrique une vingtaine et s’écoulent en une semaine à peine. Les carabines voyagent dans la région et le nom de Browning commence peu à peu à se faire connaître ».
« A l’époque, Winchester est l’un des quatre principaux producteur d’armes aux Etats-Unis, et la société fait l’acquisition d’une vingtaine de brevets auprès du jeune Browning. Au même moment, en Europe, FN Herstal (la Fabrique Nationale d’Armes de Guerre) cherche des produits et de l’inspiration pour se développer. C’est dans ce contexte que le Conseil d’Administration de la Fabrique décide d’envoyer son directeur commercial aux Etats-Unis afin d’étudier leurs nouvelles techniques et méthodes de production, notamment en matière de bicyclettes. Un peu par hasard, il rencontre John Browning. L’inventeur ne le sait pas encore, mais cette entrevue scellera le destin de ses armes avec la FN Herstal ».
« Entre les deux hommes, le courant passe bien. Le Directeur FN détaille à Browning tout le savoir-faire liégeois en matière de fabrication d’armes. De son côté, Browning présente à son hôte le prototype de son premier pistolet semi-automatique. Le commercial belge est fasciné par l’inventivité et le génie de l’américain, et il s’engage à présenter cette arme jamais vue jusqu’alors à sa direction. Quelques mois plus tard, John Browning et la FN signent un contrat de production pour ce pistolet. C’est le début d’une collaboration qui ne s’arrêtera jamais ».
La Fabrique Nationale d’Herstal : le partenaire historique de Browning
« En Europe, cette nouvelle arme est un succès. D’ailleurs, l’armée belge est la première à se l’approprier et à passer du revolver au pistolet automatique de Browning. Qui plus est très efficace, fiable et pas cher à produire. Néanmoins, pour John Browning, pas question de faire une pause après une telle réussite. Sa fibre d’inventeur l’amène à concevoir de nouveaux modèles. En 1899, il achève un fusil de chasse semi-automatique. L’homme est convaincu que sa nouvelle invention va révolutionner le monde de la chasse ».
« En présentant son arme à son premier partenaire Winchester, il s’attend naturellement à un accueil positif. Mais Monsieur Bennett fait comprendre à l’inventeur qu’il a besoin d’un délai de réflexion à ce sujet, qui durera au final deux ans. John Moses Browning se sent donc quelque peu méprisé, vexé, humilié par cette attente interminable. Son choix est fait de ne plus travailler avec Winchester. Il prend alors contact avec Remington, le plus ancien fabricant d’armes des Etats-Unis. Un rendez-vous est pris en janvier 1902 avec le PDG, mais ce dernier meurt d’une crise cardiaque. Le sort s’acharne, et John Moses Browning n’a plus qu’une solution, proposer son arme à la Fabrique Nationale ».
« Il se rend donc pour la première fois de sa vie en Europe et présente à la FN Herstal ce nouveau modèle, le futur Auto 5. L’accueil est bien plus enthousiaste que la première tentative effectuée chez Winchester. Le groupe belge accepte de fabriquer le fusil en échange de l’exclusivité sur sa production ».
La succès story Browning : des modèles d’armes mythiques
« Le lancement commercial de l’Auto 5 est une réussite : 50000 exemplaires commandés par Browning pour le marché américain s’écoulent en moins d’un an. De plus, et afin d’asseoir leur collaboration, l’inventeur offre à la FN le droit d’utiliser son nom comme marque déposée. Browning devient donc un acteur qui compte sur le continent européen. Son fusil semi-automatique se taille une véritable réputation. En 1912, l’usine d’Herstal a en déjà produit 1 million. Pourtant, deux ans plus tard, la Première Guerre Mondiale éclate ».
« Lorsqu’elle entre enfin en guerre en 1917, l’Amérique peut compter sur l’inventivité de Browning. Ce dernier se met littéralement au service de son pays, à tel point qu’il ne demande des royalties que très modérées au gouvernement américain. Après la guerre, la Fabrique Nationale passe entièrement sous la supervision de la Société Générale de Belgique, une institution qui contrôle à l’époque des pans entiers de l’économie belge (banque, énergie, armement…) ».
« Les années d’après guerre sont difficiles pour la FN. Les politiques protectionnistes et l’instabilité monétaire fragilisent ses exportations. Heureusement, John Browning a gardé toute sa créativité. Dans son atelier, il prépare son ultime invention avec son fils Val Allen : le B25, un fusil à canons superposés. Une révolution quand on sait qu’à l’époque, les armes de chasse sur le sol européen sont des fusils juxtaposés. Quelques mois plus tard, l’inventeur de génie meurt d’une crise cardiaque alors qu’il visitait les ateliers ».
« Son fils, Val Allen, prend la succession de l’entreprise familiale. Ingénieur de formation, il a la tache de vérifier la dernière invention de son père, le B25. Sa conception est complexe et il faut attendre 1930 pour que l’arme soit totalement opérationnelle. Ce modèle propulse FN Herstal vers le segment haut de gamme. De 1930 à 1980, 500000 exemplaires sont produits. La dernière arme de John Browning devient un mythe ».
Des gravures sur armes uniques et magnifiques : la marque de fabrique Browning
« A l’image de John Moses Browning, les armes produites par la Fabrique Nationale sont fiables et solides, mais le savoir-faire liégeois en matière d’armurerie ne s’arrête pas là. Depuis le 16ème siècle, les artisans marient le bon et le beau dans l’une des plus authentique tradition artisanale de la région : la gravure sur arme. En 1926, un atelier de gravure avec moins de 10 artisans est ouvert dans les locaux de FN Herstal. Dans les années 1970, ils sont plus de 180 à transformer des armes civiles en bijoux artistiques. Et c’est d’ailleurs une des grandes spécificités des armes Browning ».
« 1940 marque le début du second conflit mondial. La Belgique est envahie par l’ennemi nazi. A Herstal, l’histoire se répète. Et Browning fait de nouveau fabriquer ses armes par des entreprises essentiellement américaines, même si les bombardements n’ont pas complètement anéanti l’usine liégeoise de fabrication. Après la guerre, les relations reprennent entre la Fabrique Nationale et la famille Browning ».
Un fabricant d’armes qui a su s’adapter aux différentes évolutions des modes de chasse
« Pendant la seconde moitié du 20ème siècle, l’Europe s’urbanise, les villes s’agrandissent et les espaces ruraux perdent du terrain. Conséquence, les chasseurs vont s’attaquer à des proies différentes. En effet, petit à petit les populations de petit gibier diminuent, et à l’inverse celles de grands gibiers augmentent. L’abondance des ressources alimentaires et les hivers plus cléments permettent aux sangliers, aux cerfs ou encore aux chevreuils de se reproduire sans trop de difficulté. Au fil des ans, le rôle du chasseur évolue donc pour s’adapter à cette augmentation du grand gibier ».
« La battue est le mode de chasse sur grand gibier le plus répandu en Europe. Bruce Warren Browning, petit fils de l’inventeur, tente donc de répondre à cette tendance. Sa plus grande invention reste la carabine BAR (Browning Automatical Rifle), arme à la fois robuste et puissante qui allie la facilité d’utilisation, la légèreté, la précision et l’automaticité. Le modèle est immédiatement adopté par les chasseurs européens coutumiers du tir en battue ».
Quand la FN Herstal rachète Browning et Winchester : deux acquisitions historiques
« En 1960, la Belgique est touchée par un mouvement de grève sans précédent. Les manifestations paralysent complètement l’économie wallonne. Depuis les Etats-Unis, la famille Browning observe ses évènements avec préocupation, ce qui conduit Vall Allen à prendre la décision de ne plus avoir la Fabrique Nationale comme seul producteur. Il se tourne donc vers une société japonaise, Miroku, pour multiplier les sources d’approvisionnement ».
« A Herstal, la Fabrique Nationale voit son avenir clairement menacé. Si la famille Browning décide de ne plus travailler avec la FN, c’est tout le marché américain de la chasse qui lui ferme ses portes. Au niveau mondial, cela représente 6 clients sur 10. Mais à la fin des années 1970, une opportunité inattendue va se présenter au groupe wallon : l’entreprise familiale Browning se trouve en difficultés financières. La mise en vente est inévitable, et en 1977, la FN se porte candidate au rachat. Les belges font l’acquisition de la société pour 20 millions de dollars, ce qui lie définitivement la FN à Browning ».
« Aujourd’hui, la Fabrique Nationale commande, produit et distribue elle même ses armes. Elle a le contrôle total sur Browning. Dans les années 1980, une deuxième opportunité se présente sur le marché américain. Il s’agit de Winchester, cette marque mythique qui a accompagné l’histoire des Etats-Unis. Ses modèles emblématiques deviennent en effet trop chers par rapport à la concurrence, et FN Herstal rachète la division armes de la compagnie, au bord de la faillite. Par cette opération, la Fabrique Nationale devient donc un acteur de poids sur la scène mondiale ».
L’histoire d’amour entre Browning et les chasseurs : de nouvelles évolutions à venir !
« Depuis les débuts, l’inventivité du fondateur Browning est la force de l’entreprise. Alors comment innover sans trahir l’héritage du génie ? En 2003, le groupe tente l’expérience et lance le CYNERGY, une arme qui ne s’inspire d’aucun modèle créé précédemment. Le nouveau fusil à canons superposés et au look décoiffant est l’antithèse du mythique B25. Mais cet épisode ne décourage pas le groupe liégeois dans sa stratégie d’innovation. En 2013, une nouvelle carabine, la MARAL est révélée au grand public : cette fois le succès est immédiat ».
« Plus de 100 ans après sa création, l’entreprise Browning ne manifeste aucun signe de fatigue. Elle a su gagner le cœur des chasseurs. D’ailleurs, pour la plupart d’entre-eux, posséder un Browning c’est posséder le top de l’arme de haut niveau. John Browning avait une longueur d’avance sur ses contemporains. Ses inventions ont réussi à traverser le temps, et beaucoup d’armes à feu qu’il a inventé sont toujours en production ».
« Bref, entre l’héritage américain de Browning et le savoir-faire liégeois de la Fabrique Nationale, l’histoire d’amour n’est pas prête de s’arrêter ».
Je suis un fidèle client de browning, je possede un fusil de chasse 525,une carabine à verou winchester modele700 en 7-64 pour l’approche et carabine semi-automatique bar evolve calibre 300wm . La semaine dernière en armant ma carabine bar evolve calibre 300wm , la carcasse s’est fendue au niveau de la lumière de réarmement une chance pour moi que cet incident majeur ne s’est pas produit lors d’un tir ,je ne pense pas avoir commis d’erreurs d’entretien, cette arme me sert en moyenne 35 fois par an, je tire une boite de balles norma 11,5gr-180grains ,pointe plastique par an je possède cette arme depuis 2003,mon vendeur me dit que c’est la première fois que ce genre de problème lui arrive, je lui ai racheté une bar hunter fluted 300,mais cela n’empêche pas que j’aimerais savoir si ce problème est connu dans vos archives ,merci de me donner quelques éclaircissements, et au pire que pensez vous faire.
Merci de votre compréhension, recevez Messieurs l’expression de mes sentiments, dans l’attente de votre réponse.
Bonjour,peut-on tirer des billes d’acier avec un Browning ( B425 ) sans qu’il es la fleur de Lys merci pour vos réponses